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"... Rabotage de la carrosserie
Extérieurement, une 203 Spécial Darl’mat,
c’est d’abord une ligne nettement plus effilée et une position
rabaissée sur la route. « Toute la section haute de la carrosserie,
capot et montants, était raccourcie d’environ 7 cm dans la partie
basse. » Opération réalisée dans les ateliers Darl’- Mat. Ce qui
imposait le retaillage des six vitres latérales, déflecteur compris, et
du pare-brise. « C’était fait chez Sagaie, qui existe toujours. »
Parallèlement, et toujours pour abaisser l’auto, les lames de ressorts
AV étaient démontées, retournées et deux autres petites lames étaient
rajoutées, une dessus le paquet, l’autre dessous pour durcir
l’ensemble. Une fois refixées, c’était sept nouveau centimètres de
gagnés. A l’AR, il fallait évidemment gagner sur la hauteur de caisse.
Cette fois, ce sont les ressorts hélicoïdaux qui passaient à la forge.
Coupés de sept centimètres, chauffés au rouge, puis retrempés dans de
l’huile pour leur redonner leur élasticité. Enfin, pour que tous ces
efforts ne soient pas réduits à néant par les amortisseurs à bras,
ceux-ci étaient remplis avec une huile très épaisse. Toutes ces
modifications concourrent à donner cette impression d’auto râblée,
courte sur pattes, style rase-bitume et aspirateur à gravillons.<br>
Impression accentuée par les ailes AR dont les passages de roues sont
fermés par un carénage démontable. Et le petit aileron qui jaillit du
capot AR. « Une pièce emboutie, la porte de malle étant entièrement
formée à la main dans nos ateliers. C’est sans doute Géo Ham qui a
dessiné cette dérive. » Petite surprise, la disparition de la trappe à
essence, sur l’aile AR droite. Et pour cause, l’orifice de remplissage
a émigré dans le coffre AR.
Modification qui n’a, semble-t-il, pas été réalisée
sur tous les modèles.
Esthétiquement, le travail extérieur ne s’arrêtait pas là. Outre les
magnifiques cimiers d’ailes réalisés chez Darl’mat, la calandre est
également un monument. Formée à la main, poncée, polie et nickelée,
elle donne à la 203 Spécial une évidente agressivité que la calandre
à barrettes fines de la berline ne possède pas. Les flèches latérales
de custode ont, quant à elles, disparues, remplacées par des clignotants
fixés quasiment à l’aplomb des phares AV. A l’AR, l’ensemble de
feux optiques est estampillé Labinal et a été installé dès
l’origine sur les Spécial Darl’mat, alors que Peugeot attendra le
millésime 1955 pour réaliser cette amélioration.
On notera, enfin, les enjoliveurs de bas d’aile AV et d’aile AR qui témoignent
plus d’un évident souci d’esthétisme que d’une recherche forcenée
de la performance. Car on ne nous fera pas croire que le chrome permet à
l’air de mieux glisser sur la carrosserie ! Ceci étant, le fait de
rabaisser ainsi la voiture et de caréner les passages de roues AR améliore
notablement le Cx de cette 203
Sur ce modèle, réalisé en 1953, d’autres
particularités ne sautent pas forcément aux yeux. Car, en dehors de la
grande lunette (commercialisée cette année-là sur la gamme), tout le
soubassement est emprunté non plus à une berline, mais à une découvrable.
Ce qui sera le lot de toutes les Spécial Darl’mat à compter de cette
date. Pour une raison très simple : « les caissons de la découvrable étaient
beaucoup plus larges et davantage renforcés. Ce qui, pour une auto dont
la vocation était tout de même sportive, présentait un avantage majeur
et nous évitait tout le travail de renfort que nous étions obligés de réaliser
sur les premiers modèles. » De fait, ces renforts apparaissent dans
toute leur splendeur lorsqu’on ouvre les portières AV, côté passage
de roue et la malle AR.
A l’intérieur, les modifications sont sans doute moins visibles.
D’autant que la planche de bord ressemble à s’y méprendre à celle
d’une 203 avec son compteur demi-lune gradué jusqu’à 150 km/h
(autrement dit, quand on pousse à fond la quatrième surmultipliée,
l’aiguille se jette avec avidité dans la boîte à gants !), son volant
deux branches décentrées et gros moyeu central, ses vitesses au volant,
son correcteur d’avance manuelle et le côté laque de Chine de la
planche. A une grosse exception près. Car, à gauche du volant, trône un
petit compte-tours Jaeger incrusté dans la tôle de la planche de bord et
gradué jusqu’à 6.000 tours.
Autre changement d’importance celui-là, la sellerie. Tout cuir. « C’était,
là encore, fait chez nous par Roger, un type bourru qui ne s’affolait
jamais, très adroit de ses mains, et amoureux de son métier. » Avec de
petits accoudoirs pour les passagers AR, histoire d’améliorer encore
leur confort. Et avec des assises suffisamment épaisses pour jouer le rôle...
d’amortisseurs.
Evidemment, la partie supérieure de la carrosserie ayant été rabaissée,
on est un peu emprunté aux entournures et c’est la tête dans les épaules
que les grands gabarits devaient s’apprêter à passer la première. Et
c’est encore plus net lorsqu’on se jette sur la banquette AR,
d’autant qu’il n’est alors pas question de passer le coude à
travers la portière, la vitre n’étant que demi-descendante, découpe
de porte pour passage de roue proéminent oblige ..."